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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/27

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KHOU-N-ATONOU

front dans la brise qui court sur la haute muraille. Je savais te trouver solitaire, sous le ciel lumineux ; gazelle farouche dont tous sont avides et qui te dérobes à tous. Si j’interromps ce soir ta rêverie, c’est que j’ai de graves paroles à te faire entendre.

Elle dit :

— Je t’écoute, Prophète.

Alors il s’avança jusqu’au bord du rempart, regarda un moment, en silence, devant lui, puis il étendit le bras vers la ville.

— D’ordinaire, les soirs de pleine lune, dit-il, c’est fête dans Apitou. Sur toutes les places, à tous les carrefours, on danse, on se divertit aux sons des musiques, le fleuve Hapi est couvert de barques chargées de chanteuses et sur les berges circule lentement la foule réjouie. Mais, vois, ce soir, le fleuve est nu sous la lune, aucune