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Page:Gautier - L’Orient, tome 1, Charpentier-Fasquelle, 1893.djvu/140

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L’ORIENT.

ces terrains sont fauves, arides, pulvérulents, dévorés de lumière et de soleil ; les ombres que projettent leurs rugosités sont bleuâtres et tranchent fortement avec le ton jaune général. La ville moderne ne se montre pas encore : on n’aperçoit que les escarpements décharnés de l’Acropole couronnée d’une muraille turque à fondations grecques et cyclopéennes. L’ancienne Athènes se développait entre l’Acropole et le Pirée ; l’Athènes actuelle semble se cacher derrière la citadelle, comme par une espèce de pudeur de cité déchue. L’œil ne la découvre que lorsqu’on a contourné l’Acropole et longé le temple de Thésée, situé non loin de la route et remarquable par l’intégrité de sa conservation.

Une grande rue se présente, bordée de maisons blanches à toits de tuiles, à contrevents verts, de l’aspect le plus bourgeoisement moderne, et qui ressemble, à faire peur, à une rue des Batignolles. Les constructions démontrent, de la part des maçons qui les ont bâties, une envie naïve de faire une Athènes à l’instar de Paris. Comme tous les