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L’ORIENT.

par une brèche, l’on retrouve des colonnes empâtées de maçonnerie, de sorte que si l’on voulait abattre cette tour, relativement moderne, on découvrirait la partie masquée des Propylées et l’on rétablirait l’aspect primitif du monument ; il a été question de le faire, mais l’on a hésité. Cette tour, quelque barbare qu’elle soit, fait en quelque sorte partie intégrante de l’horizon d’Athènes. L’œil est habitué à voir sa masse fauve se découper sur l’azur des montagnes lointaines, et peut-être regretterait son absence.

En face s’élèvent, sur un soubassement de trois rangées de degrés, les six colonnes doriques des Propylées. Deux seulement sont entières et portent au-dessus de leur chapiteau un fragment de triglyphe ; c’est la première et la sixième ; les quatre autres sont tronquées à égale hauteur ; presque toutes ont leurs cannelures écaillées de plaques blanches qui attestent le passage des obus et des boulets. Les colonnes formant l’allée intérieure des Propylées sont également décapitées. Celles de la façade qui regarde le Par-