rame unique qui lui sert en même temps de gouvernail. Quoique l’extérieur n’en soit pas gai, il se passe quelquefois à l’intérieur des scènes aussi réjouissantes que dans les voitures de deuil après un enterrement.
Les gondoliers sont des marins butors qui mangent des lazagnes et du macaroni, et ne chantent pas du tout de barcarolles.
Quant aux sérénades sous les balcons, aux fêtes sur l’eau, aux bals masqués, aux imbroglios d’opéra-comique, aux maris et aux tuteurs jaloux, aux duels, aux escalades, aux échelles de soie, aux grandes passions à grands coups de poignards, — cela n’existe pas plus là qu’ailleurs.
Voici la manière dont vivent les habitants, j’entends ceux qui ont les moyens de vivre ; elle est la plus monotone de la terre. Ils se lèvent à midi, promènent leur désœuvrement par la ville jusqu’à trois heures, dînent fort sobrement, font la sieste, s’habillent et vont au casino jusqu’à neuf heures ; puis à l’Opéra, ou personne n’écoute, attendu que les Italiens sont le peuple le plus musicien de