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EN CHINE.

Il ne nous restait plus à visiter que la cabine du milieu, espèce de salon très-propre et très-bien décoré, entouré de siéges de bambous curieusement enchevêtrés, tapissé de panneaux représentant des femmes, des oiseaux, des chimères dans des paysages pleins de rocailles, de pivoines et de pêchers en fleur, et de cartouches contenant des strophes ou des sentences d’auteurs illustres, écrites par des calligraphes en caractères ornés. Nous aimons beaucoup cet usage d’employer comme arabesque les beaux vers des poëtes ou les maximes des sages ; l’œil est réjoui par l’ornement, l’esprit par la pensée. Quelque chose d’intellectuel se mêle au luxe et l’empêche d’être bête. Nous voudrions bien lire, ainsi encadrés dans la décoration de nos appartements, des vers de Lamartine, de Victor Hugo, d’Alfred de Musset et autres auteurs chéris.

Comme nous allions sortir de la jonque, émerveillé de cet art où sur un fond presque barbare se joue tant de finesse, nous rencontrâmes une nouvelle colonie d’excursionnistes