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L’ORIENT.

du potier au temps de Rhamsès ou de Thoutmosis, des narguilhés, des cassolettes, et réjouissez-vous, sainte phalange des épiciers, du sucre raffiné de la raffinerie d’Ibrahim-Pacha.

L’Algérie, étant infestée par les Français, n’a que très-peu de produits sauvages : quelques haïcks, quelques gandouras, quelques burnous, des jupes de juives historiées d’or, une natte tissue de laine et de fibres de palmier, rappellent seuls l’ancienne industrie des peuplades barbaresques.

Si l’Espagne, que nous aimons de tout notre cœur, voulait bien ne pas se fâcher du compliment, car c’en est un dans notre bouche, nous la rattacherions à nos barbares par ses belles capas de muestra de Valence, rayées transversalement de couleurs d’une harmonie tranchée digne d’un châle de l’Inde ou d’un tapis de Smyrne. Le dessin et les nuances ne doivent pas avoir subi la moindre altération depuis l’invasion des Mores, et Florinde, assurément, a bien fait de mesurer sa jambe au bord du Tage, en face de la fe-