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L’ORIENT.

purs sous leur masque sombre : nous en avons remarqué un dont la laine frisée en petites boucles ne commence qu’à deux pouces au-dessus des oreilles, et couvre le sommet de la tête comme une petite calotte ; rien n’est plus singulier : les vastes grègues turques, la veste soutachée, la ceinture bariolée et hérissée d’armes, forment, avec des caprices individuels, le fond de leur costume. Le bachi-bouzouck kurde a la figure maigre, presque triangulaire ; le nez, long, mince à sa racine, s’arrondit et devient charnu par le bout ; l’œil est triste, le regard noir, la physionomie cruelle sous une apparence endormie et apathique. Le vêtement consiste en caleçons de toile, en manteaux de laine effilochée ; c’est assurément le plus sauvage et le plus indisciplinable des trois. — Chez lui, le brigand se mêle en de fortes proportions au soldat.

L’Arabe se distingue par la noblesse de ses traits, la hauteur de son front, la limpidité de son œil et son expression d’enthousiasme religieux. Le keffié rouge et jaune avec