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L’ORIENT.

tes, à la façon de Fatma, de Zoraïde ou de Chaîne-des-Cœurs.

Espérons que ce caprice viendra à quelque riche voluptueux et spirituel de se faire bâtir un pavillon d’été avec des moucharabys à l’orientale, au milieu d’un parc ou sur le bord d’une pièce d’eau ; il ne lui manquera que le soleil, la chaleur et les palmiers.

À quelques pas de l’Okkel se trouve l’écurie qui abrite les maharis ou dromadaires coureurs, charmantes bêtes au pelage blanc, d’une légèreté extraordinaire, et dont le col de cygne balance une tête mignonne aux grands yeux de gazelle. Leurs conducteurs, Arabes basanés, logent auprès d’eux et passent leurs journées rêveurs adossés aux murailles du porche où s’égoutte un robinet dans une auge de pierre. Les maharis ont été transportés pour quelques jours au jardin d’Acclimatation, le voyage les avait fatigués, ils n’ont pas l’habitude, eux les coureurs du désert, de cheminer en bateau à vapeur et en wagon.

Le palais du bey de Tunis attire et retient