V
LA PLACE DE L’ESBEKIEH
Au bout de quelques minutes, la voiture s’arrêta devant le perron de l’hôtel Sheppeard, espèce de terrasse recouverte d’une verandah et garnie de chaises et de canapés de l’usine Tronchon, pour la commodité des voyageurs désirant prendre le frais. Le maître, ou plutôt le directeur de l’hôtel, M. Gross, nous accueillit avec empressement, et nous fit donner une belle chambre, très-haute de plafond, meublée de deux lits enveloppés de moustiquaires et dont la fenêtre donnait sur la place de l’Esbekieh.
Nous ne nous attendions pas à trouver devant nous le tableau de Marilhat, sans cadre et seulement grandi par les proportions de la réalité. Les récits des touristes revenus d’Égypte depuis peu nous avaient appris que la place de l’Esbekieh ne présentait plus le même aspect qu’autrefois, alors que les eaux