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L’ORIENT.

sur tout ce qui offrait une surface lisse, dans le roc, dans le calcaire, dans le granit, dans le basalte, dans le porphyre, ont gravé d’un trait ineffaçable et coloré de teintes qu’une si longue suite de siècles n’a pu altérer, des scènes où l’on retrouve, avec tous les détails, les usages, les costumes et les cérémonies de la plus ancienne civilisation du monde. — On dirait que ce peuple étrange et mystérieux, pressentant la peine qu’aurait la postérité à déchiffrer ses hiéroglyphes, en confiait la traduction au dessin et faisait dire aux hypogées le secret gardé par les papyrus.

Les pompes royales, les triomphes, les payements de tributs, tous les incidents de la vie militaire, les travaux agronomiques, les chasses, les pêches, les festins, les danses, les détails intimes du gynécée, tout est reproduit dans ces interminables peintures d’un trait si pur, que la différence des races, la variété des types, la forme des chars, des armes, des ornements, des meubles, des ustensiles, des mets, des plantes s’y distingue encore aujourd’hui. Un facteur d’instru-