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L’ORIENT.

mées autour de l’edifice central, attire invinciblement l’attention. La parcourir, c’est presque faire le tour du monde en quelques pas. Non contents d’avoir exposé leurs produits, les peuples ont encore apporté leur couleur locale, qui va bientôt disparaître sous la teinte uniforme de la civilisation. Ils semblent avoir senti, à ce grand jubilé international, à cette immense foire de l’univers, le besoin de constater une dernière fois leur physionomie caractéristique, leur originalité de climat, de race et de goût. Avec un soin jaloux, ils ont tâché de bien faire ressortir ce qui les distinguait les uns des autres. Si tous tendent vers une perfection commune et qu’on pourrait appeler humaine, chacun cherche à garder et à marquer son individualité. C’est là ce qui, selon nous, forme la note dominante de l’Exposition universelle de 1867 et lui donne un cachet tout particulier.

L’on nous pardonnera d’aller tout de suite en Orient et de négliger les machines et les appareils variés que renferment ces élégan-