tienne à conserver ma principauté, mais mon père réside dans le château d’Hagui et ma fiancée vient de s’y installer près de lui : ce sont leurs précieuses vies que je veux mettre à l’abri derrière le rempart vivant de ma loyale armée. Pas un homme ne quittera la province de Nagato.
— Eh bien, où prendras-tu cette armée dont tu parles ? dit le siogoun.
— C’est un secret, dit le prince ; lorsque cette armée aura accompli quelque action d’éclat, je te la présenterai.
— Je ne devine pas tes projets, dit Fidé-Yori, mais je suis sûr que tu ne feras rien que de noble et d’héroïque. Va, ami.
Le prince de Nagato rentra dans son palais, il y trouva rassemblés une vingtaine de samouraïs, ses vassaux, qui venaient se mettre à ses ordres.
— Tenez-vous prêts à partir, leur dit le prince, réunissez vos serviteurs et préparez vos bagages ; je vous ferai savoir mes volontés avant le coucher du soleil.
Nagato remonta dans ses appartements ; mais, à mesure qu’il en approchait, un singulier tapage frappait son oreille.
— Que se passe-t-il donc chez moi ? murmura-t-il.
Il se hâta et pénétra dans la salle voisine de sa chambre.