Aller au contenu

Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 1.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Harounaga fit camper ses troupes au bord de la mer, puis on dressa sa tente et il s’y enferma pour méditer.

Pendant ce temps, les soldats lancèrent quelques flèches du côté de l’île, en manière de salut ; elles tombèrent dans l’eau, l’île étant hors de portée.

Cependant, vers le milieu du jour, une flèche habilement lancée vint tomber devant la tente de Harounaga, elle se ficha en frémissant dans le sable.

Un papier était attaché aux plumes de la flèche, que l’on arracha du sol pour la porter au général.

Harounaga déploya le papier et lut ceci :

« Prépare-toi à l’attaque. L’ennemi est en ton pouvoir. Je lui ai ôté les moyens de fuir. Je te fournirai à toi le moyen d’arriver jusqu’à lui. »

Ce billet n’était pas signé.

Le général sortit de sa tente et regarda la mer.

Un bateau de pêche passait lentement entre l’île de la Libellule et la côte de Soumiossi.

— De qui peut venir ce billet ? se disait Harounaga. Se moque-t-on de moi ? Est-ce ce vulgaire bateau que l’on me propose pour transporter toute mon armée ?

Mais, à mesure qu’il regardait, d’autres