joindras Hiéyas et tu lui diras ceci : Le général Harounaga nous a vaincus, mais c’est le prince de Nagato qui a coulé les jonques qui pouvaient nous ramener.
— Daïmio illustre, dît Sandaï sans colère, je suis général et non messager, j’ai été coupable peut-être, mais je ne suis point lâche ; je sais subir sans révolte les insultes méritées, mais je ne saurais pas y survivre. Envoie quelque autre messager à Hiéyas et qu’il joigne aux nouvelles qu’il emportera celle de ma mort.
Un grand silence s’établit parmi les soldats. On comprenait l’intention du général et personne ne voulait s’opposer à son exécution.
Sandaï s’assit à terre ; il tira un de ses sabres, le plus court ; puis, après avoir salué le prince, il se fendit le ventre d’un seul coup.
— Cette action te relève à mes yeux, dit Nagato qui fut peut-être encore entendu par le mourant.
— Qu’on ensevelisse ce guerrier dans l’île avec la pompe que son rang comporte, dit Harounaga.
On emporta le corps de Sandaï.
— À présent, dit le prince, je vais prendre un peu de repos, je commence à me souvenir que j’ai passé toute la nuit à courir sur