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Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/13

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— C’est un traître ! un infâme ! s’écria le vieux Nagato, quand ses envoyés lui rapportèrent cette réponse ; eh bien, nous nous défendrons seuls, sans l’espoir de triompher, c’est vrai, mais avec la certitude de ne pas amoindrir l’éclat de notre gloire ancienne.

Lorsqu’il fut seul avec Fatkoura, le seigneur laissa paraître son abattement.

— Je fais des vœux, lui dit-il, pour que mon fils demeure auprès du siogoun et ne revienne pas ici. Attaqué par trois puissances nous ne pouvons vaincre ; s’il était là, il se ferait tuer, et qui nous vengerait ?

Des cavaliers entrèrent au château. Le seigneur pâlit lorsqu’il les vit. Ils portaient les insignes de Nagato sur leur bouclier.

— Vous apportez des nouvelles de mon fils ? dit-il d’une voix mal assurée.

— Illustre seigneur, le prince de Nagato est en bonne santé, dit un samouraï. Il est en ce moment sur la limite de son royaume, occupé à réunir l’armée autour de lui ; il va marcher contre le prince de Figo.

— Aki trahit ; mon fils sait-il cela ? dit le seigneur.

— Il le sait, maître. Le prince a traversé la province que domine cet infâme ; il la croyait amie, mais il a été attaqué traîtreusement. Grâce à sa bravoure sans égale, il a