Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/176

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jeta dans le fossé, puis on arracha des blocs du rempart, on vint à bout du travail. Seulement, les murailles démolies semblaient se dresser encore ; les pierres n’y étaient plus, la montagne de terre restait ; mais le fossé était comblé.

Pendant que cette œuvre de destruction s’accomplissait, la ville continuait à se réjouir. Fidé-Yori avait fait fondre une cloche énorme et l’avait dédiée solennellement au temple de Bouddha ; sur cette cloche il avait fait graver ceci : Désormais, ma maison sera tranquille.

À l’occasion de cette dédicace, des réjouissances publiques avaient eu lieu. Maintenant on annonçait une représentation splendide au principal théâtre d’Osaka. On devait mettre au jour un drame nouveau : le Taïko-ki, c’est-à-dire l’histoire de Taïko. Cette œuvre semi-historique venait d’être écrite à la gloire du père de Fidé-Yori. Le moment était bien choisi pour la représenter ; aussi se hâtait-on de tout préparer. Mais la mise en scène devait être très-soignée, on n’avait pu encore fixer le jour de la représentation.

On ne parlait que de cela dans la ville, Les places étaient toutes retenues à l’avance ; on les payait de cinq à six kobangs[1]. Les

  1. Soixante à soixante-dix francs.