Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/194

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— « Du haut de la montagne, je regarde au fond de la vallée.

« Les concombres et les aubergines, espoir de la récolte, sont en fleur. »

— Viens ici, bonze, dit Mitsou-Fidé, Ma mère est lasse du voyage, il faut lui préparer un bain.

— Qui aurait dit que je venais ici pour être valet de bain ! s’écrie Taïko en se retournant vers le public avec un jeu de visage des plus réussis. J’obéis, ajoute-t-il tout haut.

La salle de bain n’est séparée de la chambre qui emplit la scène que par un châssis couvert de papier huilé. Taïko prépare le bain tout en amusant le public par mille réflexions étranges, accompagnées de grimaces appropriées.

La mère de Mitsou-Fidé entre en scène et demande si le bain est prêt. Sur la réponse affirmative du faux bonze, elle disparaît derrière le châssis. Mais Mitsou-Fidé vient d’apprendre que Taïko est dans la pagode, il arrive furieux demandant à hauts cris où est son ennemi.

— Il est au bain en ce moment, dit un bonze.

— Il ne m’échappera pas.

Taïko, pendant cette scène, s’esquive.

Mitsou-Fidé coupe dans le jardin une longue tige de bambou, il en aiguise la