Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/204

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— S’il refuse nous envahirons le palais et nous nous emparerons de sa personne.

Omiti frissonnait d’horreur.

— Il faut absolument que je sorte d’ici, que je donne l’alarme, murmurait-elle.

Les conspirateurs continuèrent :

— Il faut se hâter, demain, à la nuit close, les soldats pourront débarquer.

— Aussitôt après, une cargaison de riz et de blé arrivera.

Omiti remonta dans sa chambre ; elle en savait assez, sa résolution était prise. Une sorte d’ardeur mystique emplissait son esprit.

— Ma mission dans ce monde est de le sauver, de le retenir au bord des abîmes, se disait-elle avec exaltation. C’est la seconde fois que mon oreille saisit un secret criminel, un complot dirigé contre celui que j’aimais avant de le connaître. La volonté du ciel se montre en ceci : cette fois encore, je dois lui signaler le danger, ma faible main arrêtera l’exécution du crime.

Elle songea aux moyens qu’elle pourrait employer pour fuir de l’auberge.

Deux autres jeunes femmes partageaient sa chambre la nuit, elle ne pouvait se confier à elles, elles ne l’aimaient pas et étaient toutes dévouées au maître.

Au rez-de-chaussée toutes les portes étaient