Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/21

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— Si tu veux faire périr les femmes, dit le vieux Nagato en regardant Toza avec mépris, hâte-toi de le dire, que je puisse te maudire et appeler sur toi toutes les afflictions.

— Que m’importe que ces femmes vivent ou meurent, s’écria Toza, toi-même ayant abdiqué, tu n’es plus rien, et j’épargnerai ta vieillesse. Je cherche parmi vous un otage assez précieux pour qu’il puisse me répondre de la soumission du prince de Nagato, car après la victoire je ne puis m’établir sur ses terres, la guerre m’appelle d’un autre côté. Qui prendrai-je, continua-t-il, le fils ou le père ? L’enfant est encore bien jeune et sans valeur ; faute de mieux, j’emmènerai le père.

— Emmène-moi avec lui alors ! s’écria l’enfant.

Fatkoura s’avança tout à coup.

— Puisque tu trouves le père trop vieux et le frère trop jeune, s’écria-t-elle, fais prisonnière l’épouse du souverain, si tu la crois digne d’être regrettée.

— Certes, je t’emmène, car tu dois être passionnément aimée, dit Toza frappé de la beauté de Fatkoura.

— Ma fille, murmurait le vieux Nagato, pourquoi t’être trahie ? pourquoi ne m’avoir pas laissé partir ?

— Est-elle vraiment l’épouse d’Ivakoura ? demanda le vainqueur inquiété par un doute ;