Il prit la grosse clé qui pendait à sa ceinture et s’approcha de la porte. Omiti lui donna un kobang. C’était une somme importante pour cet homme peu rétribué et qui d’ailleurs buvait tous ses appointements.
— Avec une pareille raison entre les mains, tu n’avais pas besoin de mettre ton père à l’agonie ! dit-il en ouvrant la porte.
— Quel est le plus court chemin pour atteindre les rives du Yodo-Gava ? demandat-elle.
— Marche droit devant toi. Tu trouveras une nouvelle barrière. Elle s’ouvre sur le rivage.
— Merci ! dit-elle.
Et elle s’éloigna rapidement. Le chemin était meilleur ; on avait amoncelé la neige en grands monticules.
— Je suis sauvée à présent, se disait la jeune fille toute joyeuse, et ne prenant pas garde à la fatigue qui l’accablait.
Elle atteignit la seconde barrière. Mais cette fois elle savait le moyen à employer, pour se faire ouvrir. Le gardien se promenait en long et en large, en frappant des pieds pour se réchauffer.
— Un kobang pour toi si tu m’ouvres la porte ! lui cria-t-elle.
L’homme tendit la main et mit la clef dans la serrure. Omiti passa ; elle était sur les