Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/220

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surpris, je crois avoir trouvé ce que le siogoun cherche tant.

— Omiti ! s’écria Nagato, où l’as-tu trouvée ?

— Dans la neige ! Mais viens vite, elle est froide et immobile, ne la laissons pas mourir.

Le prince enfila une robe doublée de fourrures et courut dans la salle où l’on avait déposé Omiti.

— Ce pourrait bien être celle que nous cherchions, dit-il en la voyant ; que l’on aille éveiller le siogoun. Mais auparavant, faites venir des servantes et qu’elles débarrassent cette jeune fille de ses vêtements mouillés et souillés de boue. Appelez aussi le médecin du palais.

On enveloppa Omiti dans les fourrures les plus douces ; on ranima les flammes du brasier allumé dans un grand bassin de bronze. Le roi arriva bientôt. Du seuil de la chambre, par le panneau écarté, il vit la jeune fille au milieu de cet amoncellement d’étoffes et de toisons superbes. Il poussa un cri de joie et s’élança vers elle.

— Omiti ! s’écria-t-il, est-ce que je rêve ? C’est toi ! Après une aussi longue séparation, tu m’es donc enfin rendue !

Au cri poussé par le roi, la jeune fille avait tressailli. Elle ouvrit les yeux. Le médecin