— Et quelles sont ces trois choses ? dit Kiomassa.
— Premièrement, tu voyages avec une armée, ce qui est singulier en temps de paix ; deuxièmement, tu possèdes une forteresse qui semble menacer mes provinces ; troisièmement, enfin, tu laisses, contrairement à la mode, pousser ta barbe sous ton menton.
Kiomassa lui répondit sans paraître fâché :
— Je voyage avec une armée pour me préserver de tout danger, car je crois les routes peu sûres ; j’ai une forteresse naturellement pour loger cette armée. Quant à ma barbe, elle m’est très-utile : lorsque j’attache les cordons de mon casque, elle me fait un petit coussinet sous le menton et le préserve du frottement.
— Soit, garde ta barbe, mais rase ton château, dit Hiéyas en souriant ; tes soldats pourront te servir en cela.
— Si tu y tiens à ce point, je demanderai à Fidé-Yori s’il veut m’autoriser à te céder, ce château. Je retourne d’ailleurs vers mon maître. N’as-tu rien à lui faire savoir ?
— Tu peux lui dire que je suis irrité contre lui, dit Hiéyas.
— Pour quelle raison ?
— Parce que sur la cloche de bronze qu’il a dédiée au temple de Bouddha il a fait gra-