prince ; Fatkoura sera traitée comme une souveraine. Je te jure que je veux que sa captivité soit plus douce que la liberté d’une autre. Dis-moi quels sont ses goûts.
— Ne t’a-t-elle pas dit elle-même qu’elle n’a plus goût à rien ? Autrefois elle aimait la parure, les fêtes, la musique ; elle aimait surtout entendre les pas de son fiancé sur la galerie extérieure.
— Elle l’aime donc beaucoup ce Nagato ?
— Comme il mérite d’être aimé, c’est le plus parfait seigneur qui soit.
— Il y en a qui le valent bien, dit Toza.
— Tu crois ! s’écria Tika d’un air incrédule, je ne l’ai jamais entendu dire.
— Il l’aime éperdument, n’est-ce pas ?
— Comment pourrait on ne pas l’aimer !
— Elle est belle, c’est vrai, dit le prince en jetant un regard vers Fatkoura.
— Tu la trouves belle aujourd’hui que ses yeux sont noyés dans les larmes, qu’elle dédaigne les fards et la parure. Si tu l’avais vue lorsqu’elle était heureuse !
— Je ferai tous mes efforts pour ramener le sourire sur ses lèvres, dit Toza.
— Il n’est qu’un moyen pour cela.
— Lequel ? Indique-le moi.
— C’est de la rendre à son époux.
— Tu te moques de moi, s’écria le prince en fronçant le sourcil.