— Passe-moi donc l’écope, lui dit Nata, le bateau est plein d’eau.
Loo chercha un instant.
— Je ne la trouve pas, dit Loo : je n’y vois rien, le vent me fait entrer les cils dans les yeux.
Le prince ramassa lui-même l’écope et la donna au matelot.
— Sommes-nous encore loin de la terre ? demanda-t-il.
Raïden monta sur une banquette en se tenant au mât et regarda par-dessus les vagues.
— Non maître, dit-il, nous filons rapidement. Dans quelques minutes nous serons arrivés.
— Et les autres bateaux, dit Loo, on ne les voit plus.
— Je les vois, moi, dit Raïden. Quelques-uns sont tout proches de la terre, d’autres en sont plus éloignés que nous.
— Où allons-nous aborder ? demanda le prince, sur une terre ennemie peut-être, car à l’heure qu’il est le Japon ressemble à un échiquier ; les carrés blancs sont à Fidé-Yori, les carrés rouges à Hiéyas.
— Pourvu que nous ne soyons pas jetés sur des rochers, tout ira bien, dit Nata, l’usurpateur ne s’inquiétera pas de pauvres matelots comme nous.