Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/93

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— Qu’as-tu fait ?

— Prends-moi cela, d’abord, dit Loo en tendant à Raïden la tête coupée ; elle est lourde comme si elle état en pierre.

— Comment ! tu as réussi à la dérober ?

— Oui, dit Loo qui, à chaque moment, regardait derrière lui, et ils croient là-bas qu’elle est partie toute seule, de sorte qu’ils sont tous fous en ce moment.

On se remit au galop pour rejoindre le prince et ceux qui l’accompagnaient.

— L’enfant est revenu ? demanda Nagato.

— Oui, maître, et il apporte la tête de l’homme qui te ressemblait, s’écria Raïden avec une sorte d’orgueil paternel.

— Je n’ai pas fait que cela, dit Loo qui regardait toujours en arrière, voyez là-bas ces lueurs roses, ne croirait-on pas que le soleil se lève.

— En effet, le ciel est illuminé, dit le prince, on dirait un reflet d’incendie.

— C’est justement cela, dit Loo en battant des mains, la foret brûle.

— Tu as mis le feu ! s’écria Raïden.

— N’avais-je pas juré de venger nos belles barques qui sont là-bas sur la plage, réduites en cendres ? dit Loo avec dignité.

— Comment as-tu fait ? raconte-nous cela, dit le matelot.