Page:Gautier - L’Usurpateur, tome 2.djvu/97

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entr’ouvrait ses lèvres, il ne voyait plus qu’elle.

— C’est le destin qui l’a voulu, se disait-il, il m’a empêché de m’éloigner de Kioto ; un pressentiment m’avertissait qu’elle aurait besoin de moi.

Que comptait-il faire pour défendre la ville sacrée contre des forces sans doute considérables ? Il n’aurait pu le dire. Cependant il ne doutait pas qu’il n’arrivât à triompher de ses adversaires quels qu’ils fussent. Il est des volontés souveraines qui domptent les événements, qui, dans une bataille, entraînent les combattants, exaltent leur courage, les rendent formidables. Le prince de Nagato sentait en lui une de ces volontés irrésistibles. Pour la sauver, elle, il lui semblait qu’il eût à lui seul dispersé une armée.