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Peintures murales

I

A part la figure de la Liberté et quelques statues allégoriques improvisées pour la fête de la Concorde, la République n’a encore commandé qu’un seul travail d’art, les peintures murales du Panthéon. L’homme choisi pour exécuter cette œuvre immense porte un nom peu connu, mais qui le sera bientôt. Il s’appelle Chenavard. On a paru étonné que ce gigantesque labeur ait été confié à un artiste obscur, dans un pays et à une époque où l’on compte tant de maîtres d’un talent et d’une célébrité incontestables. Le mérite d’un gouvernement est de deviner les hommes et de fournir au génie les occasions de se développer. Il n’eût pas fallu une grande hardiesse d’initiative pour prendre MM. Ingres, Delaroche et autres, qui ont fait leurs preuves : on pouvait ainsi prévoir d’avance les résultats ; mais une originalité nouvelle ne se fût pas produite,