Page:Gautier - L’art moderne, Lévy, 1856.djvu/67

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Christophe Colomb, s’étagent Vasco de Gama, Améric Vespuce, et les politiques Ximénès, Jules II, Wolsey, Charles-Quint, Philippe II, Jean Hus, Jérôme de Prague, Savonarole. Toute cette foule illustre s’avance sans guide, et confusément, poussée par cette force que l’on appelle la Renaissance, nom énergique et significatif de l’époque climatérique du genre humain.

Les héros des guerres de religion précèdent les hommes illustres du siècle de Louis XIV, Molière, Corneille, Racine, La Fontaine, qui nous amènent par les philosophes Descartes Gassendi, Leibnitz, Bayle, Spinosa, Newton, à Locke et aux encyclopédistes contemporains de Voltaire, dont on voit le tableau au-dessous. Enfin, les savants Linnée, Lavoisier, Euler, nous conduisent jusqu’aux hommes de notre révolution, Mirabeau, Malesherbes, Robespierre avec son bouquet de fleur, etc., et à ceux de l’empire, trop connus pour être désignés ici avec détail. Il nous suffira de citer Goëthe, Schiller, Byron, Beethoven, Laplace, Cuvier, Monge, Berthollet, Bichat, et quelques noms illustres ; la frise se termine par les philosophes et les utopistes modernes : Kant, Fichte, Hegel, Saint-Simon, Fourier.

Au second, un petit groupe placé dans le demi-jour nous a paru contenir le portrait de l’auteur et ceux de quelques amis artistes, poëtes ou philosophes, qu’à cause de leur talent et de leur doctrine, il a jugé dignes d’être admis dans ce grand temple du panthéisme. Au delà les couleurs se confondent et s’assombrissent ; on ne peut plus rien distinguer, la procession se perd sous la voûte obscure. C’est l’inconnu, c’est demain.

L’immense panathénée va de l’ombre du passé à l’ombre