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VI

L’immense composition dont nous avons tâché de donner une idée fait, en quelque sorte, le chaton d’une grande croix de mosaïque couchée sur le pavé du temple ; comme il convient à un chaton qui doit briller de plus d’éclat que le bijou où il est enchâssé, la mosaïque centrale sera en pierres de couleur, les quatre autres n’auront que deux teintes seulement, le blanc et le noir.

L’auteur, quitte envers le monde historique et réel, a voulu représenter les phases diverses de la vie extra-mondaine. Suivant les hypothèses religieuses antiques et modernes, tout n’est pas dit pour l’homme lorsqu’il a rendu à la terre les éléments dont il est formé ; des séjours de rémunérations et de peines lui sont assignés après sa mort.

Les quatres [sic] cercles renferment l’Enfer, le Purgatoire, l’Elysée et le Paradis. L’artiste a dû négliger les enfers et les paradis particuliers, tels que le Walhallah, le Paradis indou et celui de Mahomet. Il fait une œuvre de synthèse et non une œuvre chronologique : le monde invisible se partage pour lui en deux grandes divisions : le monde païen et le monde chrétien.