Le compagnon de Gerin, Gerer, frappe l’Émir ;
Il brise l’écu et démaille le haubert du païen,
Lui plante sa bonne lance au cœur,
Le frappe si bien qu’il lui traverse tout le corps,
Et qu’à pleine lance il l’abat mort à terre :
« Belle bataille, » s’écrie Olivier.
Le duc Samson va frapper l’Aumaçor ;
Il lui brise l’écu couvert de fleurs et d’or ;
Son bon haubert ne le garantit pas.
Samson lui tranche le cœur, le foie et le poumon,
Et (tant pis pour qui s’en afflige) l’abat roide mort :
« Voilà un coup de baron, » dit l’Archevêque.
Anséis laisse aller son cheval
Et va frapper Turgis de Tortosa.
Au-dessus de la boucle dorée il brise l’écu,
Rompt les doubles mailles du haubert,
Lui plante au corps le fer de sa bonne lance,
Et le frappe d’un si bon coup que tout le fer le traverse.
À pleine lance il le renverse mort :
« C’est le coup d’un brave, » s’écrie Roland.
Engelier, le Gascon de Bordeaux,
Pique des deux son cheval, lui lâche les rênes,