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LA CHANSON DE ROLAND

Et va frapper Escremis de Valtierra.
Il met en pièces l’écu que le païen porte au cou,
Lui déchire la ventaille du haubert,
Le frappe en pleine poitrine entre les deux épaules
Et, à pleine lance, l’abat mort de sa selle.
« Vous êtes tous perdus, » s’écrie-t-il.


CI


Othon va frapper un païen, Estorgant,
Tout au-devant de l’écu, sur le cuir :
Il en enlève les couleurs rouge et blanche ;
Puis déchire les pans du haubert,
Lui plante au corps son bon épieu tranchant,
Et l’abat roide mort de son cheval courant :
« Rien, dit-il alors, rien ne vous sauvera. »


CII


Bérenger frappe Estramaris,
Brise l’écu, met le haubert en morceaux,
Lui plante au corps son bon épieu tranchant,
Et l’abat mort entre mille Sarrasins.
Des douze pairs païens, dix sont déjà tués,
Il n’en reste plus que deux vivants :
Chernuble et le comte Margaris.


CIII


Margaris est un très-vaillant chevalier,
Beau, fort, léger, rapide ;
Il pique des deux son cheval et va frapper Olivier.
Au-dessous de la boucle d’or pur, il brise l’écu,