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NOTES ET VARIANTES, VERS 917-926

dans tout le cycle de Guillaume. Historiquement parlant, cette importance est justifiée. Louis, fils de Charlemagne, fit en 809-810 le siége de Tortose, et s’en empara en 811. (Eginhard, Annales, ann. 809. — L’Astronome Limousin, §§ 14-16. Pertz, Scriptores, ii, 613-615.)

Vers 917.Citet. O. Pour le cas sujet, il faut citez.

Vers 918.Male vode. Mot difficile : on a voulu le rapporter à vuide, venant de viduus. Mais c’est une hypothèse très-contestable. ═ Venise IV donne : male hore ; Venise VII et Versailles : tel devore.

Vers 919.S’ajust... O.

Vers 920. — Lire vus. ═ Unches. O. V. la note du vers 629.

Vers 921. — Lire seinz Peres, à cause du sujet. ═ Lire iert, au v. 922.

Vers 924.Avrat. Mu.

Vers 926.Durendal. ═ Nous essaierons de résumer ici, en quelques propositions claires, toute l’histoire de Durendal (Durindart, Venise VII ; Durandart, Versailles. ; Dirindarde dans le Charlemagne de Venise ; Durlindana dans les Reali, etc.)... a. Suivant Fierabras (vers 651), cette fameuse épée aurait été (comme Musaguine et Courtain) l’œuvre du forgeron Munificans : Et Munificans fist Durendal au puign cler. Mais beaucoup d’autres autorités l’attribuent à Galant ou Veland, ce forgeron sur lequel les Sagas islandaises racontent tant de merveilles et dont l’histoire a été calquée sur celle de Dédale, qui, surpris et fait prisonnier par le roi Niduth, assassina les deux fils et déshonora la fille de ce roi, puis se fabriqua des ailes et s’envola... (V. Vœlemdarquida et Vilkina Saga, analysées dans l’opuscule de MM. Depping et F. Michel : Veland le Forgeron, Dissertation sur une tradition du moyen âge.) — b. Huon de Bordeaux : (xiie s. Sorb. 450, f° 230, r°), le Doolin de Mayence en prose (xve s., éd. de 1501, f° 28), Garin de Montglane (xiiie s. Lav., 178, f° 36), s’accordent à faire sortir Durendal de la forge de Galant. — c. D’après l’auteur de Doolin de Mayence, qui reproduit un Roman antérieur : « Quant elle fut faicte, elle fut essayée et couppa quatre pièces d’acier moult grosses à ung coup. » — d. La Karlamagnus Saga (xiiie s.) ne manque pas d’attribuer notre épée au même ouvrier : « Durendal fut forgée, dit-elle, par le célèbre Galant d’Angleterre, et donnée à l’Empereur par Malakin d’Ivin, comme rançon de son frère Abraham. » (Bibl. de l’Éc. des Chartes, xxv, 101.) — e. D’après la Chanson de Roland, c’est dans la vallée de Maurienne que Dieu manda à Charlemagne par un Ange de donner cette épée au meilleur de ses capitaines. La Karlamagnus Saga complète ce récit : « Charles était alors sur le point de mettre la paix entre les Romains et les Lombards, » et l’Ange qui lui apparut ainsi est saint Gabriel. — f. Mais cette légende est loin d’être uniformément adoptée. D’après les Enfances Charlemagne de Venise (comm. du xiiie s.) Charles aurait enlevé à