n° VII porte : Cinqante chars li ferez charoier ; — Comblé seront de fins besanz d’or mer.
Vers 34. — Bien. O. J’ai relevé 47 fois la forme ben dans le texte d’Oxford, et 27 fois la forme bien. De plus, l’i est ici très-évidemment parasite. Pour ces deux raisons nous avons partout imprimé ben. Il est clair d’ailleurs que le scribe se servait au hasard de l’une ou de l’autre de ces formes, puisqu’il les emploie l’une et l’autre à quelques mots de distance (v. 34, 36, 1,653, 1,654). Il n’avait évidemment de préférence pour aucune, et nous avons le droit de choisir, pourvu que notre choix soit scientifique.
Vers 37. — Vos. O. — V. la note du v. 17, à laquelle désormais nous ne renverrons plus notre lecteur.
═ Siurez. Mu. Suirez. Mi. G.
═ A la feste seint Michel. (Cf. v. 152 : A la grant feste seint Michel del Peril.) 1° Il importe tout d’abord de remarquer la place considérable qu’occupe saint Michel dans tout notre poëme. C’est à la Saint-Michel que Charlemagne doit donner une grande fête à l’occasion de la soumission de Marsile et de la fin de la guerre (v. 37 et 53). Au moment où Roland va mourir, un tremblement de terre se fait sentir de Seint-Michel de Paris josqu’as Seinz (v. 1,428) ; et nous proposerons plus tard d’écrire : De Seint Michel del Peril josqu’à Reins. Enfin le dernier ange qui s’abat près de Roland mourant, c’est « seint Michel del Peril » (v. 2,994). L’auteur de la Chanson écrivait visiblement dans un pays où le culte de saint Michel était particulièrement en honneur, et les mots de « seint Michel del Peril » nous mettent aisément sur la voie. Comme il s’agit ici du fameux « Mont-Saint-Michel » près d’Avranches, il se pourrait que notre poëte fût de ce pays, et non pas anglo-normand, comme on l’a prétendu sans preuves. (V. notre Introduction, t. I, p. lxiv et suiv.) ═ 2° La « feste seint Michel » n’est donc pas le 29 septembre, jour où l’Église universelle célèbre la mémoire du saint Archange. Mais, si nous nous reportons à « Saint Michel du Péril » (v. 152) et à la grant feste seint Michel del Peril, ce serait le 16 octobre, jour où l’on célèbre la consécration par saint Aubert, évêque d’Avranches, de l’église du Mont-Saint-Michel. Un certain nombre de Martyrologes de France contiennent, en effet, cette mention : « Le 17 des calendes de novembre, au diocèse d’Avranches, l’Apparition du glorieux saint Michel à saint Aubert, évêque de cette ville, laquelle lui donna sujet de bâtir l’abbaye du Mont-Saint-Michel, dont le pèlerinage est devenu si célèbre... » Cette fête, dit Mabillon (Ann. Bened. lib. XIX), était célébrée dans toute la deuxième Lyonnaise, dans un nombre considérable d’autres églises et jusqu’en Angleterre. À l’appui de son opinion, Mabillon cite le synode d’Oxford, en 1222, qui ordonne ut