a le sens d’ainsi et dérive d’in-sic. Exemple : Issi est neirs cume peiz (v. 1635). Tut issi cum il sunt (v. 2435). Issi seit cum vus plaist (v. 606), etc. Ici est toujours adverbe de lieu : E ! reis amis, que vus ici nen estes (v. 1697). D’ici qu’en Oriente (v. 401 et 3594). Plus près d’ici (v. 2735). D’ici qu’al nasel (v. 1996). — (Cf. les v. 1956, 3835, etc.)
Vers 62. — Marsilie. O. Pour le cas sujet il faut Marsilies.
Vers 63. — Clarin. Mu. imprime Clarun ; O. porte très-nettement Clarin. — C’est aussi la leçon de V2., qui reproduit ainsi qu’il suit tout ce passage : Il en apelle Clarin de Balaguer — E Priamus, Galan e Babuer, — Estormarin e Orebe son per — E Loenes e Marprimant de mer — E Blanzardin por sa raison monstrer. Ici, comme ailleurs, V2. se rapproche beaucoup de Vs. et n’en diffère guère que par des variantes orthographiques.
═ Balaguet. — C’est Balaguer en Catalogne, « le point le plus lointain qu’aient atteint les armes de Roland. » (G. Paris, Revue critique, 1869, no 37, p. 173.) Roland se vante, en effet, de l’avoir conquis à Charlemagne (v. 200). — Balaguer (Ballegarium, Valaguaria, Bergusia ?) est une place forte à trois lieues de Lerida.
Vers 67. — Joüner. Mu. On lit aussi bien, dans le ms., Joïmer.
Vers 68. — Blancandrins. O. Pour le cas régime il faut Blancandrin.
Vers 70. — Carlemagnes. O.
Vers 71. — Cordres. Génin (p. 8), d’Avril (p. 147) et A. de Saint-Albin (p. 20) traduisent par « Cordoue ». Or, Marsile, qui est à Saragosse, envoie des messagers à Charlemagne qui est à Cordres. Les messagers font la route en un jour. S’il s’agissait de Cordoue, il leur aurait fallu traverser toute l’Espagne, et c’était un voyage de plusieurs semaines. Donc, en nous plaçant au point de vue strictement topographique, il n’est pas ici question de la véritable Cordoue. « Il est clair, en effet, que la ville désignée par le nom de Cordres est près des Pyrénées » (G. Paris, Revue critique, 1869, p. 174.) ═ Cette ville joue un très-grand rôle dans toute notre légende épique. L’auteur de ces Notes a découvert, dans le cycle de Guillaume, un poëme inconnu jusqu’à ce jour et auquel il a dû donner pour titre : « La Prise de Cordres. » (B. I. 1448, fo 164, xiiie siècle.) On y raconte la lutte d’Aïmer, frère de Guillaume, contre le roi Butor. Toutefois, ce n’est pas Aïmer, mais Guibert, un autre fils d’Aimeri de Narbonne, qui parvient à vaincre et à tuer le Roi païen. Tous les frères de Guillaume s’emparent ensuite de Cordres, de Séville et de presque toute l’Espagne... Il semble bien ici qu’il s’agisse vraiment de Cordoue. ═ En somme, nos épiques avaient dans la mémoire un certain nombre de noms célèbres, et les décernaient un peu au