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DANZ — DECHÉENT

DANZ. S. s. m. Seigneur (Dominus) : danz Oliver trait ad sa bone espée, 1367. Cf. 3546. — R. s. m. : dam, 3806. (V. ce dernier mot.)

DAPAMORT. S. s. m. Nom d’un roi païen (?), 3216. — R. s. m., 3205.

DARERE. Adv. Derrière (De-retro) : Il est darere, od cele gent barbée, 3317.

DARZ. R. p. m. Dards (haut allem. tart ; angl.-sax., dar dh), 2075, 2155.

DATLIUN. R. s. m. Il tint la tere Datliun, 1215. C’est une monstrueuse erreur du scribe, pour d’Abirun.

DE. Préposition. (Du latin de.) Rien n’est plus varié, rien n’est plus difficile à préciser que les différents sens de cette préposition en français et, spécialement, dans le texte de la Bodléienne. Nous allons du moins indiquer les principaux : 1° De a, par excellence, le sens séparatif : De s’espée ne volt mie guerpir, 465. ═ 2° Il signifie par extension « du haut de » : L’abat mort des arçuns, 1229. ═ 3° Il indique l’origine, et, en particulier, l’origine topographique : Un almacur i ad de Moriane, 909. Cf. 23. ═ 4° Il exprime l’idée de réception : De mei tendrat ses marches, 190. Et c’est toujours un développement fort naturel du sens primitif, de l’idée de séparation. ═ 5° Aussi de s’emploie-t-il partout pour remplacer les flexions du génitif latin : Deus ! quel doel de baron, 1536, etc. — 6° Plus spécialement, il désigne la matière : A curreies de cerf, 3738. ═ 7° Moins fréquemment que à, mais encore assez souvent, il s’emploie pour « avec ». Roland dit à son épée : Mult larges teres de vus averai cunquises, 2352. Et on lit ailleurs : Ki de sun cors feïst tantes proecces, 1564, et Si nus plurrunt de doel e de pitet, 1749. Cf. 875. ═ 8° On sait que le de latin avait le sens fort net de : « Quant à ». On retrouve cette signification dans notre texte : De l’rei païen, sire, par veir creez, 692. Un sens analogue, mais plus étendu et plus vague, est celui de « au sujet de, en ce qui concerne », etc. Cf. le v. 140. ═ 9° De a encore, dans notre vieux poëme, le sens de « contre, sur » : Kar de vos sul ai ben venget les noz, 1951. Que malvaise cançun de nus chantet ne seit, 1014. Cf. 623, 630. ═ 10° De la part de... : Salvez seiez de Mahum e d’Apollin, 416, 417. — 11° Pour... : Ja mar crerez bricun.. se de vostre prod non, 221. — 12° Par... : De mort serat finet, 902. Cf. 206, 235. — 13° En. : Voelt il del’tut errer, 167. — 14° À... : De mort s’abandunet, 390 (mais c’est sans doute une erreur du scribe). — 15° Un sens très-important à noter est celui de « que » après un comparatif : Mielz de lui, 750. Plus fel de lui n’out en sa cumpagnie, 1632. Meillor vassal n’out en la curt de lui, 775. — 16° De s’emploie enfin pour remplacer toutes les flexions latines du régime indirect en latin : Qu’il ait mercit de mei, 82, etc. etc. ═ Dans les quinze ou seize significations que nous venons de parcourir, de est employé avec des substantifs ou des pronoms. On pouvait néanmoins se passer et l’on se passait en effet de cette préposition pour exprimer le génitif latin : Seiez es lius Oliver e Rollant, 3016, etc. etc. ═ Il est inutile d’ajouter que de s’emploie de même avec les verbes : Tendent de l’espleiter, 2165, etc. etc. (V. Del.)

DE. Employé pour te par une erreur du scribe : Deus tut mal de tramette, 1565.

DECARRAT. Verbe neutre, futur simpl., 3e p. s. Tombera, (Decadere-habet), 2902. V. le suivant.

DECHÉENT. Verbe neut., ind. prés., 3e p. p. Tombent (Decadunt) : Dient Franceis : Mult dechéent li nostre, 1585. — Fut., 3e p. s. : decarrat, 2902.