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ESTABLER — ESTERMINALS

qui donne plus de force à l’adjectif suivant : Par est sages. V. Par.

ESTABLER. Verbe actif., inf. prés. Mettre à l’étable (Stabulare) : Les dis mulez fait Char(l)es establer, 158.

ESTABLISENT. Verbe actif, 3e p. p. de l’ind. prés. d’establir (Stabilire) : Après les dous establisent la terce, 3027. Establissent, 3217. Etablissent, 3237. — Parf. simpl., 3e p. s. : establist, 3036. — Parf. comp., 3e p. s., avec un r. s. f. : ad establie, 3068. — Part. pass., r. s. f. : establie, 3068.

ESTACHE. R. s. f. Pieu, poteau (de allemand stecken, lier) : A une estache l’unt atachet cil serf, 3737.

ESTAGE. R. s. Résidence, demeure (Staticum) : Il me siurat ad Ais, à mun estage, 188.

ESTAL. R. s. (D’un dérivé de stare, et non pas, comme on l’a dit, d’une origine directement germanique.) Nus remeindrum en estal en la place, 1108. Pur vostre amur ici prendrai estal, 2139. ═ Remeindre en estal, c’est « rester debout » ; prendre estal, c’est « prendre position, s’arrêter ». Cf. plus loin, au mot estant, l’expression remeindre en estant.

ESTAMARIN. R. s. m. Nom de païen (?), 64. V. Estramaris.

ESTANDART. R. s. m. (D’un dérivé d’extendere.) Ce mot ne s’applique, dans notre texte, qu’à un drapeau païen : Li Amiralz... dedevant sei fait porter... l’estandart Tervagan e Mahum, 3265, 3267. Cf. 3330.

ESTANT. La locution en estant (de stare) signifie, au sens propre, « debout. » En parlant des chevaux épuisés de l’armée de Charles, il est dit : N’i ad cheval ki puisset estre en estant ; — Ki herbe voelt, il la prent en gisant, 2522, 2523. Lorsque Baligant s’assied, Tuit li altre sunt remés en estant, 2655. Remeindre en estant signifie également « demeurer dans la même position », ou, plutôt, « s’arrêter » : Li soleilz est remés en estant, 2459. V. Estal et Ester.

ESTED. R. s. Saison d’été (Æstatem) : Ço est en mai, à l’premer jur d’ested, 2628. Estet, 3162.

ESTED (ad). 3e p. s. du parf., comp. d’estre (Habet statum), 2.Voy. Estre et Estet.

ESTEILES. S. p. f. Étoiles (Stellæ) : Les esteiles flambient, 3659.

ESTEIT. 3e p. s. de l’imparf. de l’ind. d’estre (Stabat), 979, 2318... V. Estre.

ESTENDANT. Part. prés. d’estendre, au s. p. m. (Extendentes.) Le sens est celui du part. passé. En parlant du supplice de Ganelon : Trestuit si nerf mult li sunt estendant, 3970.

ESTER. Verbe neutre, inf. prés. (Stare.) 1° Sens d’ester. a. « Se tenir ou rester debout » : Si grant doel out que mais ne pout ester, 2219. Il n’i pout mès ester, 2784. ═ b. La locution « laisser ester » est l’équivalent de notre mot : « laisser tranquille » : Laisez ester voz Francs, 265, ou « abandonner, planter là » : Païen s’enfuient, puis si l’ laisent ester, 2162. Cf. 2154, 3902 et laissez ço ester, au vers 2741. ═ 2° Conjugaison d’ester. Ind. prés. 3e p. p., estunt : Les rues u li burgeis estunt, 2691. — Parf. simple, 3e p. s., estut : Sur l’erbe verte estut devant son tref, 671. S’estut : Li Emperere s’estut, si l’escultat, 2105. Cf. 3762. — Au fut. 2e p. p. esterez (v. 1134) signifie uniquement serez et se rapporte au verbe estre. — Impér. 2e p. p., estez : El’camp estez que ne seium vencuz, 1046. — Part. prés. estant, 2459, 2522, 2655. ═ Part. passé : ested, 2, et estet, 134, etc. etc. V. Estre.

ESTERMINALS. R. p. Nom d’une pierre précieuse. (Étymologie inconnue.) Ametistes e topazes, — Esterminals e carbuncles, 1661,