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GUERE — GUINEMER

ché Guenes du francique Gamalo, et du norois Gamal (vieux), prétendant que le « Vieux » désigne « le Loup » dans la Mythologie scandinave, et que Ganelon joue à Roncevaux le rôle du loup dans le Crépuscule des Dieux, etc. etc. Mais M. G. Paris a démontré, par les vieilles formes romanes du mot Guenes, que cette origine est inadmissible. ═ 2° Restent la prétendue concordance entre Ganelon et l’archevêque Wenilo, que nous nions absolument ; ═ Et 3° l’hypothèse de Guenes, Guenelun venant du verbe gannare, ingannare. L’origine est douteuse.) S. s. m. : Guenes, 178, 3735, 3973, etc. etc. Et Guenelun, 217, 1147, 3762, ou Guenelon, 3757. — Voc. s. m. : Guenes, 280 et 512. — R. s. m : Guenelun, 619, 3704, 3748, etc., ou Guenelon, 1526.

GUERE. R. s. f. Guerre (bas latin guerra, du haut allem. werra.) : Li reis Marsilie est de guere vencud, 235. Ço dit li Reis que sa guere out finée, 705, et guerre, 906. — S. s. f. : guerre, 242 et 2118. V. Guerre.

GUEREDUN. R. s. m. Récompense, compensation, prix (ancien haut allem. widarlon, (?) qui a le même sens, d’après Diez) : Ben le conuis que gueredun vos en dei, 3409.

GUERES. Adverbe. Beaucoup, 3822. V. Guaires.

GUERPIR. Verbe actif. Infin. prés. Abandonner, quitter (en bas latin, werpire, d’origine germ. En scand., verpa.) : Meilz voelt murir que guerpir sun barnet, 536. Et, avec un emploi spécial : De s’espée ne volt mie guerpir, 465. — Indic. prés., 3e p. p., guerpissent : Voelent u nun, si guerpissent le camp, 1626. —  Fut., 3e p. s. : guerpirat, 2618. 3e p. p. : guerpirunt, 1909, 3041. — Subj. prés., 3e p. s. : S’en ma mercit ne se culzt à mes piez, — E ne guerpisset la lei de chrestiens, 2683. — Part. pass., s. s. f. : guerpie, 3071. ═ Passif. Fut., 3e p. s., avec un s. s. f. : ert guerpie, 3071.

GUERRE. S. s. f. (bas lat. guerra ; haut allem. werra), 242, 2118. — R. s. f. : guerre, 906, et guere, 235 et 705.

GUERREIER. Verbe tantôt employé à l’actif (2681), tantôt au neutre (1514). Faire la guerre (V. le précédent) : Cil ne sunt proz jamais pur guerreier, 1514. En France irai pur Carle guerreier, 2681. — Subj. prés., 3e p. s. : guerreit, 579.

GUERREIER, GUERRER. S. s. m. Guerrier, soldat (V. Guerre) : Morz est Turpin, le guerreier Charlun, 2242. ═ On trouve ailleurs la forme guerrer : Li quens Rollanz fut (mult) noble guerrer, 2066 (?).

GUERREIT. Subj. prés., 3e p. s. de guerreier, 579. V. Guerreier.

GUEZ. R. p. m. Gués (Vados) : Il le cunquist es guez desuz Marsune, 2994.

GUIER. Au v. 901, c’est guier et non juer qu’il faut lire : En Rencesvals irai mun cors (guier). V. le suivant.

GUIERAI. Verbe act., fut., 1re p. s. Conduirai, guiderai (Guier vient, d’après Diez, du gothique vitan) : En Rencesvals guierai ma cumpaigne, 912. 3e p. s. : guierat, 2926 et 3022. 2e p. p. : guiereiz. 3282. 3e p. p. : guierunt, 3074. — Impér., 2e p. p. : guiez, 2972, 3059.

GUIGE. S. s. f. La courroie par laquelle l’écu était suspendu au cou du chevalier (?) : Pent à sun col un soen grant escut let... La guige en est d’un bon palie roet, 3149, 3151.

GUINEMANS. S. s. m. Nom d’homme (d’origine germ. comme le suivant. Suivant Pott, de wini, ami, et man, homme), 3022, 3348, et guineman, 3360. — R. s. m. : guineman, 3014.

GUINEMER. S. s. m. Nom d’homme (le suffixe est peut-être d’origine celtique), 348.