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NOTES ET VARIANTES, VERS 96

— 65, r°) ; il faut que Turpin porte au front de l’armée le bois sacré de la vraie croix ; il faut que Dieu, par un miracle sans pareil, donne à ce bois l’éclat du soleil ; il faut, à côté de ces efforts célestes, tout l’effort humain de Charlemagne, de Roland et de Girart, pour qu’enfin les Sarrazins soient vaincus. (Ibid., f° 65, 2° et suiv.) Agolant meurt alors sous les coups de Claires, neveu de Girard (Ibid., f° 81, v°) ; Girard lui-même s’empare de Rise (Ibid.), et l’on donne le royaume d’Agolant à Florent, neveu du roi de Hongrie. » (Ibid., f° 81, v° — 87.) ═ Les débuts de Roland sont autrement racontés, comme nous le verrons ailleurs, par l’auteur de Girars de Viane, par le Charlemagne de Venise, par Renaus de Montauban. ═ Les Reali sont conformes au récit précédent, mais lui donnent une Suite où Girart de Fraite est représenté sous les traits d’un renégat furieux, que ses fils sont forcés d’enfermer dans une tour. ═ Quant à l’Agolant de la Chronique de Turpin (de 1109 à 1119), il n’a rien de commun avec celui de la Chanson d’Aspremont. Tout d’abord il règne en Espagne, et non pas en Italie. En second lieu, c’est quelque temps avant Roncevaux que le faux Turpin place l’action de sa lutte avec Charles. Le roi païen tue 40,000 chrétiens ; une première fois vaincu, il se réfugie dans Agen ; mais il est encore battu à Taillebourg, puis à Saintes. C’est alors qu’il repasse les Pyrénées, et qu’il est définitivement vaincu et tué sous les murs de Pampelune. (V. les Épopées françaises, t. II, pp. 68-69.) Quoi qu’il en soit et pour en revenir à Aspremont, le dénoûment de ce poëme est le même que celui des Enfances Ogier : c’est l’Italie et Rome délivrées des païens.

III. Luttes de Charlemagne contre ses vassaux : 1° Girart de Viane. « Garin de Montglane, avec ses quatre fils, Renier, Mille, Hernault et Girart, est tombé dans une misère profonde. (Girars de Viane, poëme du commencement du xiiie siècle, éd. P. Tarbé, pp. 4-7.) Les Sarrazins entourent son château que baigne le Rhône ; mais ses fils le délivrent (Ibid., pp. 6-9) et se lancent dans les aventures. (Ibid., pp. 9-10.) Girart arrive à Reims pour se mettre au service de Charles avec son frère Renier. (Ibid., pp. 11-20.) Adoubés par l’Empereur (Ibid., pp. 20-21), ils lui rendent en effet mille services dont ils se font trop bien payer (Ibid., pp. 24-30), et Girart devient l’ennemi mortel de Charlemagne, qui lui avait d’abord promis la duchesse de Bourgogne en mariage, et avait fini par l’épouser lui-même. La nouvelle Impératrice, irritée contre Girart, lui fait baiser son pied, quand le jeune vassal pense baiser celui de l’Empereur. De là, toute la lutte qui va suivre. (Ibid., pp. 31-41.) Une guerre terrible s’engage entre les fils de Garin et Charlemagne. (Ibid., pp. 51-66.) Les deux héros de cette guerre seront, d’une part, Olivier, fils de Renier et neveu de Girart ; de l’autre, Roland, neveu de Charles. Aude, la belle