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MARBROSE — MARTIRIE

marique, dans l’antiquité, était une contrée de l’Afrique. Est-ce un souvenir ? non : c’est un mot de fantaisie.) Laisent Marbrose et si laisent Marbrise, 2641.

MARBROSE. R. s. f. (Comme le précédent. Le type latin serait : Marmorosa), 2641.

MARCHE. R. s. f. Un pays frontière, et, par extension, le pays, l’empire tout entier (de l’anc. haut allem. marcha, frontière) : Car m’eslisez un barun de ma marche, 275. Charles... nus requert ça en la nostre marche, 374. Charles dit de Roland qu’il a laissé en Espagne : Jo l’ai lesset en une estrange marche, 839. Cf. 2209 et 3128, où marche a plutôt le sens de pays frontière. Partout ailleurs, son sens est plus étendu. — R. p. f., marches : Ço est Loewis... Si tendrat mes marches, 3716. Chrestiens ert, de mei tendrat ses marches, 190.

MARCHET. R. s. Marché, échange (Mercatum) : Li reis Marsilie de nos ad fait marchet, 1150. ═ Comme le couplet est en ier, il faut lire marchiet. ═ On voit que la locution « faire marché de... » remonte très-haut dans notre langue.

MARCHIS. S. s. m. Celui qui est à la tête d’une marche ou pays frontière. Déjà, dans le Roland, le sens est plus étendu. Et même un païen va jusqu’à dire de Charlemagne : Grant ad le cors, ben resemblet marchis, 3502. Cf. 2971. (À marchensis, je préfère l’étymologie marquisius, marquisus. Ce dernier mot se trouve dans un texte de 965, etc.) ═ Roland est toujours qualifié de « marquis », ce qui s’accorde avec l’histoire, puisqu’il fut en réalité préfet des Marches de Bretagne : A icest mot se pasmet li Marchis, 2031. — R. s. m., marchis : Si nos aidez de Rollant li marchis, 630. Cf. 3058 et 3502. ═ Ce mot entre dans la composition de Val-Marchis, 3208.

MARCULES. S. s. m. Nom de païen (ce ne peut être le même mot que Marculfus, Marcou ?) : L’estreu li tint Marcules d’outre-mer, 3156.

MARE. Adv. (V. Mar.) Tant mare fustes, ber, 2221. Si mare fui, 2823. Cf. 350, 1561, 1860, 2146...

MARGANICES. S. s. m. Ce mot est sans doute une erreur du scribe, pour Algalifes : Li Marganices sist sur un ceval sor, 1943. Cf. 1914.

MARGARIZ. S. s. m. Nom d’un païen. Un margerit, en provençal, est un apostat, un mécréant, et le même mot existe dans le roman du nord. (V. Ducange, aux mots Magarita, Magarites, Magarisare ; en grec, μαγαρίζειν.) Curant i vint Margariz de Sibilie, 955. Cf. 1310, 1311.

MARIE. Voc. s. f. La Vierge-mère (Maria, de l’hébreu Miriam, élévation, et, par extension, reine), 3203. — R. s. f. Ne creit en Deu, le filz seinte Marie, 1634. (Cette épithète de Dieu est constante dans toutes nos Chansons.) De l’vestement i ad seinte Marie, 2348.

MARINE. Adj. r. s. f. (Marinam.) Cil tient la tere entre[s]qu’à Scaz marine, 956 (?).

MARMORIE. R. s. m. Nom d’un cheval (Marmorius, marbré ?) : Siet el’ cheval que il cleimet Marmorie, 1572.

MARRENES. R. p. f. Marraines (Matrinas) : Or seit faite par marrenes, 3982.

MARSILIES. S. s. m. Nom du roi païen de Saragosse (nom de fantaisie. L’étymologie paraît être latine, Marcilius), 89, 2741, etc. Marsilie, 7, 10, 62, 78. Marsiluin, 222. — Voc. s. m. : Marsilie, 1618. — R. s. m. : Marsilie, 196, 860, etc. Marsilies (par erreur), 874, et Marsiliun, 245, 276, 2700.

MARSUNE. R. s. Lieu où Charlemagne conquit son cheval Tencendur (?) : Il le cunquist ès guez desuz Marsune, 2994.

MARTIRIE. S. s. Ce mot signifie,