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MICHEL — MILLIERS

après de Micenes as chefs gros, 3220, 3221.

MICHEL. R. S. m. (De l’hébreu mashal-el, semblable à Dieu.) Vos le siurez à la feste Seint Michel, 37. Cf. 53. A la grant feste seint Michel de l’ Peril, 152. Seint Michel de l’ Peril, 2394. V. notre Introduction, I, p. lxviii, lxix, et nos Notes, II, p. 22 et ss., où nous avons établi qu’il s’agit dans notre Roland du pèlerinage du Mont-Saint-Michel près d’Avranches. (Sanctus Michael in Monte Tumba, Sanctus Michael de Periculo maris.) ═ Ce mot ne se trouve, comme assonance, que dans les couplets en ier : c’est donc Michiel que le scribe eût dû écrire.

MIE. Négation explétive. (Mica, parcelle ; mica panis, mie de pain.) De sa parole ne fut mie hastifs, 140. Li quens Rollanz ki ne l’otriet mie, 194. Carles se dort qu’il ne s’esveillet mie, 724. Cil ki là sunt ne funt mie à blasmer, 1174. Cf. 1186, 1642, 2034, 2554, 3572, 3999. (V. Sweighæuser, De la Négation dans les langues romanes, pp. 101 et ss.)

MIELZ. Adv. comparatif. Mieux. (Melius.) Ce mot se présente sous quatre formes dans le Roland : 1° Mielz. C’est la forme correcte, puisque ce mot ne se trouve, comme assonance, que dans les couplets en ier. On la trouve aux v. 58, 359, 539, 639, 1475, 1646, 2336, 3715, 3909. 2° Melz, 44, 516, 1091, 1872. 3° Mielz, 536. 4° Miez, 2473. ═ Il convient de remarquer que mielz est employé adjectivement. C’est ainsi qu’on le trouve comme r. p. m. au v. 1822 : Des mielz et des pejurs.

MIENS. Adjectif possessif, s. s. m. (V. Men), 743, et mien, 2183. — R. s. m. : mien, 149, 339 (?), 1936 (?), 2718, et men, 43, 249, 524, 539, 756, 767, 1709, 1791, 2073, 2286, 3591. ═ Avec un substantif sous-entendu : A l’ Jhesu e à l’ mien, 339. ═ La seule forme correcte est mien ; et, en effet, ce mot se trouve uniquement employé, comme assonance, dans les couplets en ier.

MIER. Adj., r. s. Pur. (Merum.) Comme nous l’avons dit, c’est l’épithète constante du mot or, 1506, 3866. Cf. la forme mer, aux v. 115, 1314, 1738, 3887. ═ De ces deux formes, la première est seule correcte, puisqu’on ne trouve ce mot employé comme assonance que dans les laisses en ier.

MIEZ. Adverbe. Mieux (Melius) : Li miez guariz, 2473. V. Miels.

MIL. Nom de nombre indéclinable. (Mil vient de mille ; milie, de millia. On dit mil pour un seul millier ; milie, pour plusieurs. V. notre note du v. 13.) Mil hosturs, 31. Od mil de mes fedeilz, 84. Plus de mil manguns, 621. Funt mil grailles suner, 700. Pernez mil humes, 804. Cf. 1004, 1527, 2071, 2442, 3661. ═ Indépendamment de son sens propre, mil, comme nous l’avons dit ailleurs, a un sens indéterminé : En la grant presse mil colps i fiert e plus, 2090, etc.

MILIE. Nom de nombre indéclinable. (V. Mil.) Avum iiii milie calanz, 2728. Vii milie graisles i sunent, 1453. Vint milie humes, 13. Cf. 548, 789, 802, 2578, 3039. Sunt plus de cinquante milie, 1919. Seisante milie cornent, 2110. Cent milie Francs en unt si grant dulur, 2907. Cf. 991, 2932, 3000, 3671. IIII. C. milie atendent l’ajurnée, 715. Cf. 682, 851. ═ Deux remarques : 1° Milie, comme on le voit par les exemples précédents, s’emploie tantôt avec, tantôt sans substantif. 2° Il s’emploie en outre substantivement. : XV milies de Francs, 3019. Dans ce dernier sens (?), il serait déclinable. Voy. Millers.

MILLIERS, MILLERS. Nom de nombre. (Milliaria.) Au sujet (2072, 2416) comme au régime (109,