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OLIVER — ORDRES

une olive halte, et au m. (mais par erreur), vers 2705 : Dedesuz un olive. Cf. 80. ═ C’est également par erreur qu’au vers 72 on a écrit, au pluriel : Branches d’olives. La vraie forme nous est fournie par le vers 80.

OLIVER. S. s. m. Nom de l’ami de Roland (Oliverius. Pott rattache ce nom à « olive, » p. 379), 176, 546, 576, 936, 2403, 3186, et Olivert, 104. — Voc. s. m. : Oliver, 1740, 2207. — R. s. m. : Oliver, 1978, etc. etc. ═ Ce mot prête à deux observations importantes : 1° Bien qu’on ne le trouve jamais, au sujet, avec un s final, la forme correcte était Olivers, et c’est ce que prouvent vingt autres mots dérivés de types latins en erius ou arius. (Ogers, Berengers, Engelers, Gerers, Gaifiers, chevalers, legers, destrers, premers, acers.) ═ 2° Ce mot ne se trouve, comme assonance, que dans les couplets en ier. Donc, ce sont les formes Oliviers et Olivier qu’il faut restituer partout dans le Roland.

OLUFERNE. R. s. Nom d’un pays infidèle (?) : L’enseigne portet Amboires d’Oluferne, 3297.

OM. S. s. m. On. (Homo.) Ce mot est déjà employé dans le sens actuel : Einz que om alast, 2230, et surtout : Siet el’cheval qu’om cleimet Veillantif, 2127. Cf. on, au vers 3323 : Plus qu’on ne lancet une verge pelée. V., au mot hom, toute la déclinaison de ce mot, qui est un véritable substantif et n’a jamais été un pronom...

OMER. R. s. m. Homère. (Homerum.) Suivant l’auteur du Roland, l’émir Baligant est plus vieux que Virgile et Omer : Tut susvesquiet e Virgilie e Homer, 2616. D’ailleurs, il ne connaissait Homère que de nom et ne l’avait point lu.

OMNIPOTENTE. Adj., r. s. m. Tout-puissant (Omnipotentem) : Serf e crei le rei omnipotente, 3599. Nous avons dit ailleurs, nous persistons à croire que le mot savant omnipotente est ici une licence poétique, véritablement contraire à l’esprit de la langue et destinée à faire passer cet adjectif mot comme assonance dans les couplets féminins en en.

ON. S. s. m. On (Homo) : Plus qu’on ne lancet une verge pelée, 3323. V. Om et Hom.

ONUR. S. s. (Honor.) L’onur de l’camp ert nostre, 922 ; et honor : La meie honor est turnée en declin, 2890. — R. s., onur : Est melz... que nus perduns l’onur, 45. Plus n’i ad d’onur e de bontet, 533. Enquoi perdrat France dulce s’onur, 1223. E Saraguce e l’onur qu’i apent, 2833. Nen averai ja ki sustienget m’onur, 2903. Et honur, 39, 2430, 2507, 2774, 3733. Cf. au s. p. : honurs, 3181 ; au r. p. : honurs, 315, 820, et honors, 3399. ═ Toutes les fois que le genre de ce substantif est nettement indiqué, c’est le féminin. ═ Le sens de ce mot est double : 1° Honneur, gloire (v. 45, 533, 922, 2903) ; 2° Fief, terre, domaine (2833, etc.). V. Honor, Honur.

OR. S. s. (Aurum), 516, 1540 ; et ors, 2296. — R. s. : or, 32, 75, 185, 1552, 1637, 3758. ═ Les principales épithètes de l’or sont les suivantes : Or d’Arabe, 185. (V. la note de ce vers.) Or de Galice, 1637. Fin or, 1540. Or mier, 115, etc. Or batud, 1552.

OR. Adv. Maintenant. (Horā). On a dit que c’était la forme masculine d’ore : c’est plutôt « une forme d’ore qui a été abrégée dans la prononciation » : Or diet, nus l’orrum, 424. Or est le jur que l’s estuverat murir, 1242. Cum or remeint deserte, 1696. Cf. 3704, 3747, 3982. ═ Or se combine avec dès, ainsi qu’il suit : Dès or cumencet le plait, 3704 et 3747. V. Ore.

ORDRES. R. p. (?) m. Sacrement de l’Ordre. (Ordines.) L’auteur du Roland parle des prêtres de Mahum,