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Il s’en va. La racine en couleuvres s’allonge,
Sort de terre, fleurit et devient arbrisseau ;
Chaque jour, plus avant, son pied chevelu plonge
Tant qu’il fasse éclater le ventre du vaisseau.
L’enfant revient ; surpris, il voit la plante grasse,
Sur les débris du pot brandir ses verts poignards,
Il la veut arracher, mais la tige est tenace ;
Il s’obstine, et ses doigts s’ensanglantent aux dards.
Ainsi germa l’amour dans mon âme surprise ;
Je croyais ne semer qu’une fleur de printemps :
C’est un grand aloës dont la racine brise
Le pot de porcelaine aux dessins éclatants.