Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/350

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Ce splendide banquet réparera leurs jeûnes ;
Ô misère ! ô douleur ! tous ces corps frais et jeunes,
Ces beaux seins, d’un si pur contour,
Faits pour les chauds baisers d’une amoureuse bouche,
Fouillés par le museau de l’hyène farouche,
Piqués par le bec du vautour !

Cessez de vains efforts, ô braves amazones !
À quoi vous sert d’avoir, ainsi que des Bellones,
Le casque grec empanaché,
La cuirasse de fer, de clous d’or étoilée,
Si votre main trop faible, au fort de la mêlée,
Lâche votre glaive ébréché !

Votre armure faussée, entre ces bras robustes,
Comme un mince carton s’aplatit sur ces bustes,
Où le poil pousse en plein terrain ;
Avec ces forts lutteurs, les plus puissantes armes,
Ô guerrières ! seraient les appas et les charmes
Cachés sous vos corsets d’airain.