Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/376

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Comme un sein plein de lait gonflant leurs voiles rondes,
Sur la foi de l’aimant, ils vont chercher des mondes,
Des rivages nouveaux sur de nouvelles mers !

Dans l’Inde, de parfums, d’or et de soleil pleine,
Dans la Chine bizarre, aux tours de porcelaine,
Chimérique pays peuplé de dragons verts ;

Ou vers Otaïti, la belle fleur des ondes,
De ses longs cheveux noirs tordant les perles blondes,
Comme une autre Vénus, fille des flots amers !

À Ceylan, à Java, plus loin encor peut-être,
Dans quelque île déserte et dont on se rend maître ;
Vers une autre Amérique échappée à Colomb !

Hélas ! et vous aussi, sans crainte, ô mes pensées !
Livrant aux vents du ciel vos ailes empressées,
Vous tentez un voyage aventureux et long.