Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/57

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faust.

J’ai plongé dans la mer sous le dôme des ondes ;
Les grands poissons jetaient leurs ondes vagabondes
Jusques au fond des eaux ;
Léviathan fouettait l’abîme de sa queue,
Les Syrènes peignaient leur chevelure bleue
Sur les bancs de coraux.

La seiche horrible à voir, le polype difforme,
Tendaient leurs mille bras, le caïman énorme
Roulait ses gros yeux verts ;
Mais je suis remonté, car je manquais d’haleine ;
C’est un manteau bien lourd pour une épaule humaine
Que le manteau des mers !

Je n’ai pu de mon puits tirer que de l’eau claire ;
Le Sphinx interrogé continue à se taire ;
Si chauve et si cassé,
Hélas ! j’en suis encore à peut-être, et que sais-je ?
Et les fleurs de mon front ont fait comme une neige
Aux lieux où j’ai passé.