Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/82

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IX.


Me voilà revenu de ce voyage sombre,
Où l’on n’a pour flambeaux et pour astre dans l’ombre
Que les yeux du hibou ;
Comme après tout un jour de labourage, un buffle
S’en retourne à pas lents, morne et baissant le muffle,
Je vais ployant le cou.

Me voilà revenu du pays des fantômes ;
Mais je conserve encor loin des muets royaumes,
Le teint pâle des morts.
Mon vêtement pareil au crêpe funéraire
Sur une urne jeté, de mon dos jusqu’à terre,
Pend au long de mon corps.