Page:Gautier - La Comédie de la mort.djvu/9

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De beaux enfants tout nus, baissant leur torche éteinte,
Poussent autour de vous leur éternelle plainte ;
Un lévrier sculpté vous lèche le talon.

L’arabesque fantasque, après les colonnettes,
Enlace ses rameaux et suspend ses clochettes
Comme après l’espalier fait une vigne en fleur.

Aux reflets des vitraux la tombe réjouie,
Sous cette floraison toujours épanouie,
D’un air doux et charmant sourit à la douleur.

La mort fait la coquette et prend un ton de reine,
Et son front seulement sous ses cheveux d’ébène,
Comme un charme de plus garde un peu de pâleur.

Les émaux les plus vifs scintillent sur les armes,
L’albâtre s’attendrit et fond en blanches larmes ;
Le bronze semble avoir perdu sa dureté.