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XIII

L’ESCADRE

— Mon cher Kerjean, expliquez-moi, je vous en prie — si vous avez la chance de le comprendre — l’ordre hiérarchique qui régit le gouvernement de l’Inde. Je ne puis le débrouiller, malgré mes efforts ; on n’entend parler que de soubabs, de nababs, de padischahs, de rajahs et de maharajahs… ; tout le monde est donc roi en ce beau pays ?

C’est dans une élégante calèche, qui les emporte sur le Cours royal, la promenade à la mode, que Bussy fait cette question à son ami Kerjean.

— Je suis fier de pouvoir vous répondre, dit ce dernier. Voulez-vous que je commence par la tête ou par les pieds ?

— Il me semble que commencer par la tête est plus logique.

— Soit ! cependant on ne sait trop ce qui vaut le mieux ici de la tête ou des pieds. Eh bien, il y a d’abord le Padischah ou Grand Mogol, que nous