Page:Gautier - La Conquête du paradis.djvu/166

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Un moment, abattu par ce coup terrible, Dupleix songea, malgré lui, aux grands suicides antiques.

Mais vite il releva le front, apaisa l’affolement autour de lui, et jura de défendre, avec ses faibles ressources, et jusqu’à son dernier souffle, cette ville qu’on lui a confiée et qui, sous les plis du drapeau de la France, est un morceau de la patrie.

Alors, avec son énergie ordinaire, il s’occupe, sans perdre un instant, des préparatifs de la défense, il veille à tout, rend à tous la confiance et le courage.

Grâce à ses fonderies, qui travaillent sans relâche, il a une artillerie très forte et peut armer, tout autour de la place, quantité de redoutes et d’ouvrages avancés, qui, disputés pied à pied, donneront beaucoup à faire aux assiégeants, avant qu’ils aient attaqué le corps même de la place.

Et rasséréné, calme et prêt à tout, il attend les événements.