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XXI

DUPLEIX, BÂHÂDOUR ZAPHER-CINGH

C’est grande fête à Pondichéry. Mouzaffer, inspiré par Bussy, a voulu que la cérémonie solennelle de son couronnement, eût lieu dans la ville française ; et Dupleix a tout mis en œuvre, pour donner à cette journée une splendeur inoubliable.

Dès le matin, du haut des bastions et de la forteresse, les canons jettent leur salut tonnant ; de la rade, les vaisseaux pavoises répondent. Les cloches des églises font un carillon joyeux, dans toutes on chante le Te Deum et du haut des minarets, l’ezzam, appelant à la prière, est lancé aux quatre points du ciel, par la voix claire des muezzins.

De bonne heure les rues s’emplissent de toute la population de la ville et des campagnes environnantes : riches et pauvres, revêtus de leurs plus belles parures.

Les troupes d’Ambour et de Gengi font la haie, sur tout le parcours que doit suivre le cortège royal,